Les 2 et 3 octobre 2006, dix Commissaires européens ont rencontré leurs homologues de la Commission de l’Union africaine à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie. Cet événement méritait une attention particulière pour plusieurs raisons: c’était non seulement la première fois que la Commission se tenait en dehors de l’Europe. Par ailleurs, de nouveaux accords ont été signés par la Commission, tels qu’un programme de soutien d’une valeur de 55 millions d’euros destiné à l’Union africaine ainsi qu’un mémorandum sur les échanges de représentants officiels.
Mais, plus encore, cette réunion représentait, de manière symbolique et solennelle, une étape clé dans les relations entre l’Europe et l’Afrique. Les relations entre l’Union européenne et l’Union africaine se sont renforcées au point de devenir une alliance politique entre deux continents qui ont plus que jamais besoin l’un de l’autre. Mais, pourquoi l’Afrique et l’Europe ont-elles besoin de l’une et de l’autre au 21ème siècle? L’Europe compte pour l’Afrique: 60% de l’aide accordée à l’Afrique, soit 15 milliards d’euros par an, est européenne. L’Europe est la zone commerciale la plus accessible au monde: ses importations d’Afrique sont plus élevées que celles de l’ensemble des pays non-européens du G-8. Et l’Afrique compte aussi pour l’Europe: le développement économique, le bien-être social et la sécurité humaine ne devraient pas être uniquement des privilèges de l’Europe ou du monde occidental; ils devraient être accessibles à tous. Ce n’est pas tout: de récents événements impliquant des émigrés africains aux frontières de l’Europe ont bouleversé les Européens comme les Africains. La menace du terrorisme se propage rapidement. De plus, les besoins en énergie s’accentuent, puisque l’Europe importe déjà environ un tiers de son pétrole en provenance d’Afrique.
Au mois de décembre dernier, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont adopté une nouvelle Stratégie pour l’Afrique, proposant à la fois une nouvelle alliance et une feuille de route des actions à mener. Depuis lors, nous avons accéléré la cadence de notre coopération. L’Afrique démontre ses capacités de leadership. Dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan, l’UA a déployé une force de maintien de la paix de 7.936 soldats. Avec le soutien financier de la Commission européenne, la vie de millions de Soudanais a été améliorée dans cette région ravagée par la guerre. Ensemble, nous avons également travaillé dur afin d’aboutir à une meilleure gouvernance en Afrique. Plus récemment, la Commission européenne a décidé de consacrer approximativement 2,7 milliards d’euros au soutien des réformes en faveur d'une bonne gouvernance dans les pays africains.
Cependant, il en faut plus pour atteindre la croissance annuelle d’au moins 7% nécessaire pour réduire la pauvreté de moitié d’ici 2015. Ensemble, nous favorisons la création de marchés intégrés qui facilitent le commerce, relancent les investissements nationaux et étrangers, et soutiennent des politiques économiques plus solides. Nous abordons également la question du manque d’infrastructures essentielles qui rend complexe et coûteuse toute transaction économique. Nous avons établi un partenariat Europe-Afrique sur les infrastructures d’une valeur de 5,6 milliards d’euros, créant ainsi de vastes réseaux trans-africains de transport, eau, énergie et télécommunications.
Au cours de la réunion du 3 octobre, nous avons dressé le bilan des progrès réalisés et avons établi les plans pour l’avenir. La continuité n’est plus une option. Nous devrions faire de cette décennie un tournant dans l’histoire de nos continents.
Article par Ranieri Sabatucci, Assistant du Directeur général adjoint, DG DEV, publié dans le numéro 15 (octobre 2006) de l'eCourrier - La lettre d'information en ligne de la coopération au développement ACP-UE.
Consultez aussi le dossier Euforic sur l'Afrique
mardi, octobre 10, 2006
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