CONCORD souhaitait depuis longtemps rencontrer la Commission du Commerce international (INTA) du Parlement européen. Ce souhait s'est réalisé ce mois-ci avec l'invitation adressée par son nouveau président, M. Helmuth Markov.
M. Markov est membre du Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte. Son travail approfondi au niveau de la Commission du commerce international lui vaut une certaine réputation au sein du Parlement et au-delà. Le lundi 16 avril, une délégation de CONCORD lui a présenté le travail accompli par CONCORD dans le domaine de la politique commerciale européenne. La réunion, qui a duré une heure, a porté sur l'historique de l'action de CONCORD, la nature et l'étendue du mouvement, son travail et le rapport entre ce travail et l'INTA.
La discussion a été très large et informelle. CONCORD a mis l'accent sur ses réformes pour renforcer la transparence de son action et sa légitimité ainsi que sur l'ampleur de la confédération et l'importance des plates-formes nationales en son sein. CONCORD a défendu l'idée qu'une politique commerciale plus juste et équitable demandait une mobilisation et un débat au niveau national et européen. Elle a insisté sur le rôle que les membres de l'INTA pouvaient jouer en intervenant auprès de leurs homologues nationaux et en reliant le débat politique européen aux préoccupations des populations européennes.
CONCORD a également insisté sur la nécessité, pour les législateurs européens, d'impliquer plus systématiquement les représentants de la société civile du Sud, en particulier ceux des pays engagés dans un processus de négociation d’accords de libre échange avec l'UE, comme les pays ACP. La Confédération a fait valoir le caractère extrêmement bénéfique de ce type d'implication directe : l'expérience des pays qui doivent faire face, au quotidien, à des politiques commerciales désavantageuses est, en effet, de nature à alimenter la réflexion de l'Europe. Le travail des membres de CONCORD avec un grand nombre d'organisations du Sud et, de ce fait, leur capacité à faciliter une telle relation, ont été mis en avant.
La délégation a enfin proposé que s’instaure un dialogue régulier et structuré entre CONCORD et l’INTA, sur le modèle de ce qui s’est fait jusqu’à présent, avec succès, avec la Commission du développement. Si la communauté des ONG de développement européennes de Bruxelles demeure un interlocuteur sincère des institutions européennes, de telles relations peuvent en effet contribuer à surmonter les idées reçues pouvant prévaloir des deux côtés. Un débat plus sain et plus constructif sur la politique commerciale européenne pourrait ainsi s’engager.
M. Markov a débattu avec enthousiasme et s’est montré réactif face à un grand nombre des questions soulevées par la délégation de CONCORD. Il a reconnu l’importance d’une implication plus directe du Sud dans les questions de commerce et le bénéfice qui pouvait être tiré d’un dialogue structuré avec les ONG de développement. Il a cependant défendu l’idée d’un processus progressif, car le commerce, selon lui, est un domaine politique relativement rigide. M. Markov a déclaré espérer qu’une relation plus ouverte et plus confiante puisse s’instaurer entre l’INTA et la société civile sur les questions clés du développement, ce à quoi CONCORD veillera de près.
Hadelin Feront – Responsable Politique et Plaidoyer de CIDSE: feront@cidse.org.
Source: CONCORD Flash - Avril 2007.
Consultez aussi les dossier Euforic sur le commerce de l'Europe.
mardi, mai 22, 2007
Faire progresser l’agriculture africaine
La 66ème session du Comité des produits de l'Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a eu lieu du 23 au 25 avril à Rome, tandis que la tenue du Comité de l'agriculture de la FAO est prévue dans quelques semaines. Les représentants de la société civile ont organisé deux événements parallèles en vue de la réunion du Comité des produits. Cette réunion est un événement important pour les ONG dont l'action est axée sur les questions d'agriculture, de commerce et de sécurité alimentaire.
Les ONG et les organisations de la société civile (OSC) accréditées auprès d'une organisation internationale (en l'occurrence, CONCORD) ont été autorisées à participer au Comité des produits avec le statut d'observateur. Sept ONG du Groupe Sécurité alimentaire européen (EFSG) ont obtenu leur accréditation par le biais de CONCORD, qui était ainsi représentée pour la première fois dans un comité de la FAO.
Les principaux thèmes d'intérêt à l'ordre du jour étaient les suivants :
Source: CONCORD Flash - Avril 2007.
Consultez aussi les dossier Euforic sur l'Afrique.
Les ONG et les organisations de la société civile (OSC) accréditées auprès d'une organisation internationale (en l'occurrence, CONCORD) ont été autorisées à participer au Comité des produits avec le statut d'observateur. Sept ONG du Groupe Sécurité alimentaire européen (EFSG) ont obtenu leur accréditation par le biais de CONCORD, qui était ainsi représentée pour la première fois dans un comité de la FAO.
Les principaux thèmes d'intérêt à l'ordre du jour étaient les suivants :
- la gestion des approvisionnements en vue de l'augmentation des cours internationaux des produits agricoles – cette question a été portée à l'ordre du jour à la demande du groupe africain, formulée dans le cadre des négociations de l'OMC ;
- la situation actuelle et les perspectives pour les marchés mondiaux des matières premières, au vu notamment de la croissance économique chinoise et indienne ;
- l'évolution des négociations multilatérales sur le commerce et leurs conséquences sur les marchés et le commerce des matières premières ;
- la question des produits spéciaux dans les négociations multilatérales sur le commerce ;
- la question de l'aide au commerce dans les négociations multilatérales sur le commerce ;
- analyse, conclusions préliminaires et enseignements tirés des précédents booms des importations au sujet desquels des données sont disponibles.
Source: CONCORD Flash - Avril 2007.
Consultez aussi les dossier Euforic sur l'Afrique.
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Une lutte contre le terrorisme qui se ferait au détriment de la société civile est vouée à l’échec
La présence d'une société civile autonome et dynamique est un élément crucial de la démocratie et une garantie essentielle du respect des droits humains et des libertés fondamentales. Toutefois, depuis les attentats terroristes perpétrés contre les États-Unis, l'Espagne et le Royaume-Uni, de nombreux décideurs politiques – y compris au sein des institutions de l'Union européenne (UE) – se sont efforcés de restreindre l'espace réservé à la société civile. Les politiques conçues dans le but de lutter contre le terrorisme et de promouvoir la sécurité le sont souvent de manière inadéquate, au mépris de l'opinion publique, et sont tout simplement contre-productives. Au lieu d'améliorer notre sécurité, elles ont pour effet de restreindre l'action d'acteurs qui ont un rôle fondamental à jouer dans la lutte contre l'aliénation, l'exclusion et la radicalisation qui constituent le terreau du terrorisme. Ce « verrouillage » du système peut être observé au Nord comme au Sud.
En 2001 l'UE a dressé une liste des organisations terroristes, sur le modèle des États-Unis, et a procédé au gel de leurs avoirs. Il est difficile de savoir comment la sélection de ces organisations est effectuée. La manière dont la décision est prise de les retirer de la liste est encore moins claire.
L'UE a en outre déclaré, là encore en s'inspirant directement des Etats-Unis, que les organismes à but non lucratif sont exposés à un risque important de se faire manipuler pour financer des activités terroristes. Ce secteur est ainsi pointé du doigt alors qu'il n'y a aucune preuve substantielle de ce que ce prétendu risque. Pour le contrer, l'UE travaille actuellement à l'élaboration d'un code de conduite destiné aux organismes non lucratifs. Son but est de les protéger des tentatives de manipulation des organisations terroristes. (Des indicateurs avaient été définis dans une première version. Selon ces indicateurs, la Commission européenne [CE] aurait elle-même été considérée comme « à risque » pour ne pas avoir mis à jour son site Internet au cours des douze derniers mois. Quiconque connaît un peu le site Internet d'EuropeAid comprendra ce que je veux dire !) La suite de l'élaboration de ce code sera confiée à un groupe de contact que l'UE a prévu de mettre en place au cours des prochains mois. Il sera composé de 15 membres du secteur des organismes non lucratifs et constituera un espace important dans lequel les ONG pourront s'engager.
Les effets de ces évolutions sur les organisations de la société civile (OSC) sont nombreux et sérieux :
Les ONG sont la manifestation d’une société ouverte et dynamique. Elles jouent un rôle important à travers leur action auprès des populations. Elles contribuent à empêcher la radicalisation et à créer un lien entre les différentes communautés. Les ONG doivent donc être considérées comme un élément de la solution et traitées en tant que telles. Nous ne pourrons pas, sans cela, évoluer vers le monde démocratique et ouvert à la participation du plus grand nombre que nous prétendons défendre.
Maxi Ussar est consultant pour Cordaid. Pour plus d’informations, veuillez contacter : maxi_ussar@yahoo.co.uk
Source: CONCORD Flash - Avril 2007.
Consultez aussi les dossiers Euforic sur la coopération de l'Europe et sur la société civile
En 2001 l'UE a dressé une liste des organisations terroristes, sur le modèle des États-Unis, et a procédé au gel de leurs avoirs. Il est difficile de savoir comment la sélection de ces organisations est effectuée. La manière dont la décision est prise de les retirer de la liste est encore moins claire.
L'UE a en outre déclaré, là encore en s'inspirant directement des Etats-Unis, que les organismes à but non lucratif sont exposés à un risque important de se faire manipuler pour financer des activités terroristes. Ce secteur est ainsi pointé du doigt alors qu'il n'y a aucune preuve substantielle de ce que ce prétendu risque. Pour le contrer, l'UE travaille actuellement à l'élaboration d'un code de conduite destiné aux organismes non lucratifs. Son but est de les protéger des tentatives de manipulation des organisations terroristes. (Des indicateurs avaient été définis dans une première version. Selon ces indicateurs, la Commission européenne [CE] aurait elle-même été considérée comme « à risque » pour ne pas avoir mis à jour son site Internet au cours des douze derniers mois. Quiconque connaît un peu le site Internet d'EuropeAid comprendra ce que je veux dire !) La suite de l'élaboration de ce code sera confiée à un groupe de contact que l'UE a prévu de mettre en place au cours des prochains mois. Il sera composé de 15 membres du secteur des organismes non lucratifs et constituera un espace important dans lequel les ONG pourront s'engager.
Les effets de ces évolutions sur les organisations de la société civile (OSC) sont nombreux et sérieux :
- Une culture de suspicion à l'égard du secteur des ONG dans son ensemble est en train d’être créée. Le secteur est de plus en plus souvent présenté comme un élément du problème et non de la solution. Cela est particulièrement dommageable pour ce secteur dont l'activité repose sur la confiance. La perte de confiance entraînera de graves conséquences sur l'efficacité de l'action des ONG ainsi que sur leurs ressources financières.
- Les recherches conduites aux États-Unis suggèrent que les mesures antiterroristes ont entraîné une diminution des financements pour le monde en développement, en particulier dans les régions en situation de crise (la Palestine par exemple), les organisations considérant qu’il est trop dangereux de s'y engager. Cela montre que les mesures antiterroristes peuvent être contre-productives dans la mesure où elles nuisent à une action essentielle dans la lutte contre le terrorisme, car les groupes radicaux se nourrissent du désespoir et de la pauvreté.
- L'accent mis sur les ONG, en particulier les organisations islamiques, renforce leur sentiment d'aliénation vis-à-vis de l'Europe alors que leur position stratégique devrait être utilisée pour promouvoir la confiance, le sentiment d'appartenance et, ainsi, diminuer le risque de radicalisation.
- Les mesures antiterroristes adoptées en Europe et aux États-Unis ont également encouragé d'autres gouvernements, par nature répressifs et totalitaires, à verrouiller davantage encore leur système. Les exemples les plus frappants sont ceux de la Russie, du Soudan, du Pérou et du Zimbabwe, où le terrorisme et une inquiétude générale vis-à-vis des risques de terrorisme ont été utilisés pour restreindre les libertés de la société civile. Les OSC de ces pays font face à un double phénomène préjudiciable. Elles sont contraintes, d'une part, à opérer dans un environnement extrêmement restrictif et souvent dangereux. Elles sont, d'autre part, de plus en plus privées de soutien financier et moral de la part des OSC du Nord, qui craignent de coopérer avec elles.
Les ONG sont la manifestation d’une société ouverte et dynamique. Elles jouent un rôle important à travers leur action auprès des populations. Elles contribuent à empêcher la radicalisation et à créer un lien entre les différentes communautés. Les ONG doivent donc être considérées comme un élément de la solution et traitées en tant que telles. Nous ne pourrons pas, sans cela, évoluer vers le monde démocratique et ouvert à la participation du plus grand nombre que nous prétendons défendre.
Maxi Ussar est consultant pour Cordaid. Pour plus d’informations, veuillez contacter : maxi_ussar@yahoo.co.uk
Source: CONCORD Flash - Avril 2007.
Consultez aussi les dossiers Euforic sur la coopération de l'Europe et sur la société civile
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vendredi, mai 18, 2007
Débats des parties prenantes ACP en préparation de la réunion COFI
Depuis fin 2004, la CAPE, le CTA, et Euforic facilitent des discussions électroniques sur les relations ACP-UE dans le domaine de la pêche. La première partie des discussions qui se sont déroulées en 2007 s'est concentrée sur les questions figurant sur l'ordre du jour de la vingt-septième session du Comité des pêches de la FAO (COFI). Les participants ont en particulier retenu quatre thèmes prioritaires :
Le rapport final de la consultation électronique 2007 est disponible ici (pdf).
Consultez également le fil RSS et le dossier Euforic sur la pêche.
- la lutte contre les pêches illicites, non déclarées, et non réglementées ;
- la gestion des capacités de la pêche ;
- les questions sociales du secteur de la pêche ;
- les questions concernant le commerce des produits de la pêche.
Le rapport final de la consultation électronique 2007 est disponible ici (pdf).
Consultez également le fil RSS et le dossier Euforic sur la pêche.
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lundi, mai 14, 2007
L'Europe doit faire le ménage dans ses comptes et fournir réellement plus d'aide aux populations en développement
A une semaine de la réunion des Ministres du Développement de l'Union européenne qui indiquera si l'Union européenne remplira ses engagements en matière d'aide aux pays en développement, les ONG européennes pointent du doigt les principaux Etats membres, dont l'Allemagne, la France, l'Italie et le Portugal pour ne pas avoir tenu leurs promesses d'augmenter l'aide aux plus pauvres des pays du monde.
Dans un nouveau rapport lancé aujourd'hui et intitulé : "Retenez vos applaudissements ! Les gouvernements de l'UE risquent de ne pas tenir leurs engagements en matière d’aide", plus de 1600 ONG européennes réunies au sein de CONCORD, la Confédération européenne des ONG d'urgence et de développement, affirment que plusieurs gouvernements européens ne respecteront pas leurs engagements en faveur des pays pauvres d'ici 2010 à moins d'augmenter radicalement leur contribution financière.
"Nous avons vu peu de changements par rapport aux chiffres de l'aide de l'année dernière. Ceux-ci avaient déjà été gonflés par les gouvernements européens et il n'y a pas assez d'argent réel disponible pour ceux qui en ont le plus besoin", explique Lucy Hayes d'Eurodad, le Réseau européen sur la Dette et le Développement. "Il est temps que les gouvernements européens fassent le ménage dans leurs chiffres et donnent ce qu'ils ont promis".
Bien des Etats membres gonflent les chiffres de l'aide avec des annulations de dettes, principalement en faveur de l'Irak et du Nigéria. Ils y incluent aussi des dépenses pour héberger en Europe des réfugiés ou enseigner à des étudiants étrangers. En 2006, cette "non-aide" s'est élevée à 13,5 milliards d'euros, soit près d'un tiers de l'Aide Publique au Développement (APD). La réduction de la pauvreté ne semble pas être le principal objectif de l'aide européenne, explique Justin Kilcullen, le Président de CONCORD, la confédération européenne. "La sécurité, les alliances géopolitiques et les intérêts nationaux semblent prédominer".
Le rapport précise que cet argent manquant pourrait être utilisé pour envoyer 80 millions d'enfants à l'école ou pour prévenir la mort par défaut de soin des 4.000 enfants par jour qui meurent de diarrhée ou des 1.400 femmes par jour qui décèdent des suites d'un accouchement. Si les gouvernements européens n'améliorent pas leur performance actuelle, ce sont 50 milliards d'euros que les pays pauvres ne recevront pas d'ici 2010 de l'Europe explique Lucy Hayes.
Les gouvernements européens continuent de faire des déclarations trompeuses sur le montant de leur aide, alors qu'en Europe près d'un tiers des chiffres indiqués comme "aide publique au développement" ne représentent pas une l'aide réelle. L'Italie, la Grèce, le Portugal et l'Espagne n'atteignent même pas le niveau minimal qui leur était fixé en 2006. Une fois la "non-aide" déduite, le rapport montre que même la France, l'Allemagne et l'Autriche n'atteignent pas les objectifs prévus.
Le rapport rappelle que bien que les Etats européens aient juré d'augmenter considérablement l'aide à l'Afrique, le volume d'aide alloué à l'Afrique est resté inchangé depuis 2004. En fait, il a même diminué en 2006. "Le volume de l'aide ne suffit pas, il faut plus de ressources", dit Hussaini Abdu, le Coordinateur régional "Gouvernance" pour l'Afrique d'Action Aid. "Les gouvernements européens ont l'obligation morale à la fois d'augmenter les ressources et de s'assurer que cet argent va effectivement aux pays pauvres."
Le rapport attire aussi l'attention sur les défauts de la distribution de l'aide européenne au développement. Tous les pays de l'Union européenne, sauf l'Irlande et le Royaume-Uni continuent à lier leur aide à l'achat de leurs propres biens et services, diminuant ainsi de 30% la valeur de l'aide donnée. Près d'un cinquième de l'aide est en fait de l'assistance technique, laquelle est bien souvent inefficace pour renforcer les capacités des pays pauvres. De plus, le fait que les flux de l'aide sont imprévisibles diminue la possibilité pour les pays en développement de planifier des stratégies de développement et budgétaires.
CONCORD demande aux gouvernements européens d'augmenter le niveau d'aide réelle, de s'assurer que cette aide sert à combattre la pauvreté et les inégalités et qu'elle soit rendue plus efficace.
Source: Communiqué de presse du CONCORD.
Lisez le rapport.
Consultez aussi les dossier Euforic sur la coopération de l'Europe.
Dans un nouveau rapport lancé aujourd'hui et intitulé : "Retenez vos applaudissements ! Les gouvernements de l'UE risquent de ne pas tenir leurs engagements en matière d’aide", plus de 1600 ONG européennes réunies au sein de CONCORD, la Confédération européenne des ONG d'urgence et de développement, affirment que plusieurs gouvernements européens ne respecteront pas leurs engagements en faveur des pays pauvres d'ici 2010 à moins d'augmenter radicalement leur contribution financière.
"Nous avons vu peu de changements par rapport aux chiffres de l'aide de l'année dernière. Ceux-ci avaient déjà été gonflés par les gouvernements européens et il n'y a pas assez d'argent réel disponible pour ceux qui en ont le plus besoin", explique Lucy Hayes d'Eurodad, le Réseau européen sur la Dette et le Développement. "Il est temps que les gouvernements européens fassent le ménage dans leurs chiffres et donnent ce qu'ils ont promis".
Bien des Etats membres gonflent les chiffres de l'aide avec des annulations de dettes, principalement en faveur de l'Irak et du Nigéria. Ils y incluent aussi des dépenses pour héberger en Europe des réfugiés ou enseigner à des étudiants étrangers. En 2006, cette "non-aide" s'est élevée à 13,5 milliards d'euros, soit près d'un tiers de l'Aide Publique au Développement (APD). La réduction de la pauvreté ne semble pas être le principal objectif de l'aide européenne, explique Justin Kilcullen, le Président de CONCORD, la confédération européenne. "La sécurité, les alliances géopolitiques et les intérêts nationaux semblent prédominer".
Le rapport précise que cet argent manquant pourrait être utilisé pour envoyer 80 millions d'enfants à l'école ou pour prévenir la mort par défaut de soin des 4.000 enfants par jour qui meurent de diarrhée ou des 1.400 femmes par jour qui décèdent des suites d'un accouchement. Si les gouvernements européens n'améliorent pas leur performance actuelle, ce sont 50 milliards d'euros que les pays pauvres ne recevront pas d'ici 2010 de l'Europe explique Lucy Hayes.
Les gouvernements européens continuent de faire des déclarations trompeuses sur le montant de leur aide, alors qu'en Europe près d'un tiers des chiffres indiqués comme "aide publique au développement" ne représentent pas une l'aide réelle. L'Italie, la Grèce, le Portugal et l'Espagne n'atteignent même pas le niveau minimal qui leur était fixé en 2006. Une fois la "non-aide" déduite, le rapport montre que même la France, l'Allemagne et l'Autriche n'atteignent pas les objectifs prévus.
Le rapport rappelle que bien que les Etats européens aient juré d'augmenter considérablement l'aide à l'Afrique, le volume d'aide alloué à l'Afrique est resté inchangé depuis 2004. En fait, il a même diminué en 2006. "Le volume de l'aide ne suffit pas, il faut plus de ressources", dit Hussaini Abdu, le Coordinateur régional "Gouvernance" pour l'Afrique d'Action Aid. "Les gouvernements européens ont l'obligation morale à la fois d'augmenter les ressources et de s'assurer que cet argent va effectivement aux pays pauvres."
Le rapport attire aussi l'attention sur les défauts de la distribution de l'aide européenne au développement. Tous les pays de l'Union européenne, sauf l'Irlande et le Royaume-Uni continuent à lier leur aide à l'achat de leurs propres biens et services, diminuant ainsi de 30% la valeur de l'aide donnée. Près d'un cinquième de l'aide est en fait de l'assistance technique, laquelle est bien souvent inefficace pour renforcer les capacités des pays pauvres. De plus, le fait que les flux de l'aide sont imprévisibles diminue la possibilité pour les pays en développement de planifier des stratégies de développement et budgétaires.
CONCORD demande aux gouvernements européens d'augmenter le niveau d'aide réelle, de s'assurer que cette aide sert à combattre la pauvreté et les inégalités et qu'elle soit rendue plus efficace.
Source: Communiqué de presse du CONCORD.
Lisez le rapport.
Consultez aussi les dossier Euforic sur la coopération de l'Europe.
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mardi, mai 01, 2007
Afghanistan : le désamorçage ?
La crise profonde qui continue à s'aggraver en Afghanistan sera à l'ordre du jour lors d'un débat organisé par IPS Europe le 8 mai au Parlement européen (Salle A5G2, Bâtiment Spinelli, Bruxelles).
Pasqualina Napoletano, présidente adjointe, Groupe socialiste dans le Parlement européen, et Ramesh Jaura, directeur Europe d'IPS-Inter Press Service, donneront une introduction tout en retenant quelques questions clés : Quoi faire ? Quel rôle l'Europe devrait jouer dans cette situation ? Dans quelle mesure l'absence d'une stratégie d'information et de communication est en jeu ?
Parmi d'autres intervenants, Nick Grono (International Crisis Group) et Ricardo Grassi (IPS-Inter Press Service) présenteront quelques perspectives et points de vue en la matière pour alimenter le débat et la réflexion.
Pour en savoir plus, consultez l'invitation.
Pasqualina Napoletano, présidente adjointe, Groupe socialiste dans le Parlement européen, et Ramesh Jaura, directeur Europe d'IPS-Inter Press Service, donneront une introduction tout en retenant quelques questions clés : Quoi faire ? Quel rôle l'Europe devrait jouer dans cette situation ? Dans quelle mesure l'absence d'une stratégie d'information et de communication est en jeu ?
Parmi d'autres intervenants, Nick Grono (International Crisis Group) et Ricardo Grassi (IPS-Inter Press Service) présenteront quelques perspectives et points de vue en la matière pour alimenter le débat et la réflexion.
Pour en savoir plus, consultez l'invitation.
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