Source : Concord Flash 46, octobre 2007
Le mot de Brian Tomlinson - Conseil canadien pour la coopération internationale et Groupe consultatif sur la société civile et l’efficacité de l'aide de l'OCDE
La Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide amène les bailleurs à poser explicitement la question aux organisations civiles : « Comment les organisations de la société civile (OSC) s’organisent-elles pour travailler avec les bailleurs sur la mise en oeuvre de ces principes ? »
Aborder la question de l’efficacité de l’aide des OSC, c’est admettre en préalable que les organisations de la société civile sont des acteurs de développement de plein droit, dont les rôles et les objectifs de développement ne peuvent pas être soumis à ceux des bailleurs officiels ou des gouvernements des pays en développement, quelle que soit l’importance de ces derniers dans la réalisation de ces objectifs. Il doit être clair que, dans le cadre de la discussion autour de l’efficacité de l'aide, les OSC ne être cantonnées au rôle qu’elles jouent dans le régime d’aide. En effet, la
partie la plus importante de l’action des OSC réside probablement dans le travail qu’elles mènent auprès de leurs adhérents et sympathisants, en dehors de la relation d’aide.
Dans le cas de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, l’appropriation locale est tout à fait pertinente, mais comme beaucoup l’ont laissé entendre, il s’agit désormais de parler d’appropriation démocratique, une notion qui dépasse celle de « l’appropriation » au sens étroit que lui donnent actuellement les bailleurs et les gouvernements dans le contrôle des plans de développement. L’appropriation démocratique est sous-tendue par le respect du droit d’assemblée, du droit de participation et de la liberté d’expression et d’opinion. Elle correspond à la demande des organisations du Nord d’instaurer des relations à long terme entre OSC du Nord et du Sud, fondées sur le respect et l’honnêteté dans les relations de travail, sur la transparence et la mutualisation des connaissances. L’entraide ne peut
se déployer que sur la base d’une vision négociée et partagée, d’une redevabilité mutuelle et de principes d’accompagnement et de subsidiarité.
OSC, bailleurs et gouvernements n’agissent pas indépendamment les uns des autres dans la sphère du développement. Nous devons donc nous demander en quoi les politiques et activités de chacun affectent et interagissent avec les activités des autres, et surtout sont susceptibles d’hypothéquer ou de renforcer les principes afférents à l’efficacité des OSC. Le niveau de chevauchement (ou de contradiction) entre les principes directeurs de l’efficacité de l’aide des OSC et ceux des bailleurs et des gouvernements dans la Déclaration de Paris représente une préoccupation essentielle dans la perspective du Forum de haut niveau sur l’efficacité de l'aide qui se tiendra à Accra l’an prochain.
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Consultez également les dossiers Euforic sur la société civile et l'efficacité de l'aide
vendredi, novembre 16, 2007
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