vendredi, février 22, 2008

Présidence d'un nouvel État membre : la Slovénie première de cordée

Source : Concord Flash 48, janvier 2008



Le gouvernement slovène, qui prend son rôle très au sérieux, prépare sa Présidence de l’Union européenne (UE) depuis plus d’un an. L’enjeu ne se limite pas à l’image de marque de la Slovénie, celle d’un pays qui s’attache résolument à s’intégrer dans l’Union, mais aussi au fardeau que cette Présidence représentera pour la fonction publique, puisque pas moins d’un fonctionnaire sur dix travaillera pour la Présidence.

Le gouvernement a arrêté les grandes priorités de la Présidence slovène de l’Union européenne, dans le cadre du programme commun de 18 mois décidé fin 2006 avec l’Allemagne et le Portugal. La Slovénie a également pris des contacts avec la France pour assurer la meilleure transition possible entre leurs présidences et leurs priorités d’action, bien que le partenariat avec les pays méditerranéens ne soit pas une de ses priorités contrairement à la France.

Les quatre grandes priorités de la Présidence slovène sont :

  • L’élargissement : donner la priorité aux États des Balkans qui adhèrent à l’UE et à la poursuite des pourparlers avec la Turquie.
  • L’avenir de l’Europe : l’action visera essentiellement à obtenir une ratification en douceur du Traité.
  • La stratégie de Lisbonne : donner la priorité à la mise en œuvre de la stratégie de Lisbonne pour la croissance et l’emploi, y compris en matière de politique énergétique et de changement climatique.
  • Le dialogue interculturel : la Slovénie profitera de ce que 2008 est l’Année européenne du dialogue interculturel pour organiser des événements avec la société civile européenne dans l’UE et dans les Balkans.

S’agissant des politiques de développement, la Présidence slovène se concentrera sur la finalisation des Accords de partenariat européens, l’éducation au développement et la situation des femmes et des enfants victimes de conflits armés. Le premier événement marquant de la Présidence aura en effet été, le 11 janvier, la présentation à la représentation permanente de la Slovénie à Bruxelles, d’une étude intitulée « Apporter une meilleure réponse de l’UE aux enfants victimes de conflits armés ». L’expo photo de CONCORD et des membres de la confédération étaient également là.

CONCORD et SLOGA, la plate-forme nationale des ONG de Développement slovènes travaillent en étroite concertation avec le gouvernement. Il s’agit de permettre au citoyen slovène d’établir un lien entre son vécu et celui d’autres personnes à travers le monde – en particulier en Afrique et dans les Balkans – et de mieux appréhender les corrélations entre les facteurs politiques, économiques, sociaux et environnementaux qui engendrent le plus de pauvreté.

Les sujets traités par SLOGA sont le changement climatique, l’efficacité de l'aide, l’éducation au développement et l’inclusion sociale, en particulier le dialogue intergénérationnel (en mettant l’accent sur l’Afrique), la traite des femmes, la migration en mettant l’accent sur les femmes et les enfants, le plaidoyer pour les enfants.

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Les ONG européennes et le futur budget de l'Europe

Source : Concord Flash 48, janvier 2008



Plus de 90 personnes, en majorité des représentants d’ONG, ont assisté à la conférence sur le réexamen du budget communautaire de l’Union européenne (UE) organisée le 24 janvier à Bruxelles par le Groupe de contact de la société civile. La matinée a été consacrée à une session de formation, à laquelle ont assisté quelques 70 participants. Warren Krafchik, Directeur d’International Budget Project, une ONG qui « s’emploie à favoriser une véritable participation des organisations de la société civile à l’élaboration des budgets publics dans les pays en développement et en transition » a présenté une série d’arguments en faveur d’une participation citoyenne en évoquant le plus que les organisations de la société civile peuvent apporter aux négociations budgétaires. Il a aussi mentionné les types d’action budgétaire ; les changements que l’on peut apporter aux budgets ; les défis en termes de plaidoyer et quelques stratégies payantes.

Jan Seifert, assistant d’Helga Trüpel, députée européenne verte membre de la commission des budgets, a expliqué le fonctionnement actuel du budget communautaire et les enjeux du réexamen. Il a expliqué le budget annuel, le cadre financier septennal, les ressources propres de l’UE et a donné quelques exemples de lobbying réussi.

L’après-midi a été consacrée à des débats plus politiques. Le représentant de la Commission européenne, Vasco Cal (membre du cabinet du Commissaire Grybauskaité, en charge du réexamen du budget communautaire) a engagé les participants à profiter du réexamen pour soumettre à la Commission européenne leurs propres idées quant aux futures priorités de l’UE. Il a insisté sur le fait qu’à ce stade, on ne parlait pas encore des montants, mais seulement des chapitres budgétaires. « Il faut impérativement lier cette vision aux valeurs énoncées dans le Traité de Lisbonne », à déclaré Roshan Di Puppo, directrice de la plate-forme sociale. Trouver des synergies entre les intérêts sectoriels des ONG tout en se concentrant sur ce que l’UE peut faire et les États membres ne peuvent pas faire, tel est tout l’enjeu pour les ONG.

Dans le cadre de ce réexamen, la Commission européenne a publié le 12 septembre 2007 une communication qui a amorcé une consultation publique autour du budget communautaire. Cette communication servira de base à un débat sur les futures priorités de l’UE, la gestion du budget et les ressources. Suite à cette consultation, qui s’achèvera le 15 avril 2008, la Commission préparera une proposition de réforme du budget communautaire. Pour l’instant, on s’attend à ce que la Commission publie cette proposition dès le second semestre 2008, sous Présidence française.

Des membres de CONCORD ont pris part à la conférence sur le réexamen du budget communautaire ; ils se réuniront début février pour définir la teneur de la réponse apportée par CONCORD dans le cadre de la consultation initiée par la Commission. Nul doute que ce texte associera les éléments de réponse fournis par CONCORD lors du réexamen du Règlement financier en 2007 au tout nouveau document de vision de CONCORD et à d’autres documents produits par divers groupes de travail de la confédération.

Pour en savoir plus : le budget 2008 de l'UE et la note d'information sur la consultation

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2008 : année de la cohérence ?

Source : Concord Flash 48, janvier 2008



« À mon sens, mettre en place une politique cohérente impose que l'aide au développement ne soit pas uniquement l'affaire du Commissaire ou des Ministres en charge du développement », déclarait récemment Louis Michel dans une interview accordée à David Cronin. Bien qu’il ne soit pas toujours facile de partager le point de vue du Commissaire, on ne peut cette fois que lui donner raison. La cohérence des politiques au service du développement (CPD) est une responsabilité que se partage l’ensemble des décideurs car les politiques de leur ressort ont une incidence sur les pays en développement, que ce soit au plan national ou européen.

Pour le prouver, le Programme cohérence de l’Union européenne (UE) a publié un manuel sur la CPD qui donne des exemples concrets d’incohérence entre les politiques européennes et qui formule quelques recommandations pour y remédier. Ces exemples vont des partenariats de pêche aux biocarburants en passant par l’exploitation forestière illégale. Ce guide a été présenté à Louis Michel, au Secrétaire d’État portugais João Gravinho et à plusieurs députés européens au mois de novembre dernier. Depuis, il a été largement diffusé auprès des principaux intervenants du développement.

Des ONG de Développement s’en sont également servi pour promouvoir la CPD auprès de leurs adhérents et sympathisants. Le Programme cohérence de l’UE s’est beaucoup impliqué dans deux événements de renforcement des capacités, l’un au Portugal (en novembre 2007, en coopération avec la plate-forme nationale et IMVF), l’autre en Autriche (en décembre 2007, en coopération avec la plate-forme autrichienne). En 2008, d’autres séminaires de renforcement des capacités sont prévus en Finlande (à l’initiative de plusieurs membres de CONCORD dont Kehys) et une fois encore au Portugal (suivi de l’atelier de 2007). Gageons que d’autres suivront !

2008 sera – elle aussi – une année décisive pour la promotion de la cohérence des politiques au service du développement. Cela débutera par une consultation en ligne des acteurs de la société civile européenne concernant le rapport sur la CPD récemment publié par la Commission européenne. Viendra ensuite un travail de suivi des débats sur les questions liées à la CPD : migration, prochaine réforme de la PAC, négociations en cours des APE, etc.

Le site www.eucoherence.org est régulièrement mis à jour. Pour être certain de ne manquer aucune nouvelle concernant la CPD, vous pouvez vous abonner à notre magazine d’information en communiquant votre adresse courriel sur notre site. Vous y trouverez aussi la procédure à suivre pour obtenir un exemplaire gratuit du manuel « Policy Coherence for Development: a practical guide ».

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Le mot de Ted van Hees à propos de l'alimentation équitable

Source : Concord Flash 48, janvier 2008



La qualité des produits de consommation a de quoi inquiéter, chacun en convient. Qui en effet ne s’est pas alarmé à l’annonce d’un excès de plomb dans les jouets fabriqués en Chine ? La réalité nous apprend toutefois que les méthodes de fabrication des produits de consommation courante – souvent irrespectueuse de l’individu et de l’environnement – nous laissent incroyablement indifférents. Nous sommes tous convaincus que les enfants doivent aller à l’école plutôt qu’à l’usine, que partout dans le monde, les travailleurs ont droit à un salaire et à des conditions de travail décents. Des convictions qui s’étiolent néanmoins dès lors qu’elles se traduisent par un prix plus élevé. Il est temps que cela change. Nous devons assumer notre responsabilité dans le choix des produits que nous consommons et envers les personnes qui les produisent.

Cette décision a été prise voici sept ans, sous la forme des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). En 2000, les dirigeants du monde ont décidé de donner accès à l’enseignement à tous les enfants et d’éradiquer certaines maladies comme le paludisme, le VIH/sida et la tuberculose. Les soins de santé devaient atteindre un niveau acceptable, y compris dans les pays du Tiers-Monde. Cinq ans plus tard, en 2005, au Sommet du G8 de Gleneagles et au Sommet du Millénaire + 5, ces promesses ont été réitérées pour en souligner l’importance. Malgré le renouvellement de ces engagements, la plupart des pays riches ont diminué leur aide extérieure, à l’exception notable des Pays-Bas. L’aide extérieure apportée par l’Europe est en outre souvent plus profitable à ses entreprises qu’aux personnes qu’elle prétend aider. Dans l’ensemble, on est loin d’avoir atteint les Objectifs du Millénaire. À moins d’un renversement de situation spectaculaire, ces objectifs ne seront pas atteints avant un siècle.

Mais comment y parvenir ? Une des solutions, est la stratégie d’une alimentation équitable. Elle a fait ses preuves. Cette approche vous incite à consommer des produits équitables dont la production et la commercialisation réduisent la faim et la pauvreté dans les pays en développement. L’alimentation équitable attribue une note « d’équité » aux entreprises et aux supermarchés et établit ainsi une liste des entreprises et des produits en fonction de leur véritable niveau d’équité. Les consommateurs peuvent par ce moyen faire leur liste des courses idéales.

L’approche équitable est très efficace et en fait un modèle de campagne intelligent : les entreprises dont la note est inférieure à la moyenne et qui sont donc mises à l’index feront tout pour essayer de retrouver ou de dépasser le niveau requis. La moyenne générale a ainsi tendance à augmenter, ce qui incite de plus en plus d’entreprises à ajuster la qualité de leurs produits aux critères les plus importants. À l’image de la campagne sur le changement climatique qui a favorisé l’usage des ampoules basse consommation et d’autres équipements économiseurs d’énergie, l’approche équitable conduit les consommateurs et les producteurs à se rendre compte qu’une norme d’équité existe.

Lorsque l’État ne remplit pas son rôle, c’est au citoyen de prendre la relève. Pour peu que nous soyons suffisamment nombreux, les gouvernements devront finir par nous entendre et par s’atteler sérieusement à la réalisation des OMD. Aux Pays-Bas, par exemple, les principales ONG de développement se sont regroupées sous la bannière de la campagne « EEN » afin de demander au gouvernement de prendre ses responsabilités. EEN veut dire « UN » en néerlandais : la campagne demande à chacun de s’inscrire contre la pauvreté pour que tous ensemble ils parlent à l’unisson. La première étape a consisté à demander aux gens de voter contre la pauvreté sur le site web de la campagne. Le 17 octobre 2007, lors de la Journée mondiale contre la pauvreté, ces votes ont été remis au Ministre néerlandais des finances et de la coopération au développement, lequel les a, à son tour, transmis aux Ministres des finances et de la coopération au développement du monde entier, réunis du 20 au 22 octobre à Washington pour les rencontres annuelles du FMI et de la Banque mondiale. Au travers de cette deuxième étape, cette campagne a montré aux gouvernements que les citoyens assumaient leurs responsabilités lorsque leurs gouvernants oubliaient les leurs.

Le modèle équitable est facilement transposable à d’autres domaines de consommation : habillement, cosmétiques, voire même les voyages et les sorties au restaurant. La stratégie équitable n’est conditionnée que par un seul facteur, mais déterminant : le nombre de participants. Le type d’action mené par EEN se reproduit dans 122 pays de la planète, sous la bannière de l’Action mondiale contre la pauvreté dont le symbole est un bandeau blanc. Vous aussi, vous pouvez faire partie de ceux qui luttent contre la pauvreté.


Ted van Hees, directeur de la campagne of EEN, Mettre fin à la pauvreté, plate-forme OMD néerlandaise, qui réunit plus de 50 organisations.

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