mercredi, avril 23, 2008

Cinq questions sur la cohérence des politiques

Source : Concord Flash 50, mars 2008


Que pense Mme Françoise Moreau, responsable de la cohérence des politiques au service du développement (CPD) à la Commission européenne, des futurs défis à relever en la matière ?

  1. Pourriez-vous nous expliquer ce que la Commission européenne entend par CPD ?
  2. Le concept européen de la CPD se fonde sur des principes à la fois d’éthique et d’efficacité de l'aide. La CPD permet de s’assurer que les politiques adoptées par l’Union européenne (UE) dans un domaine n’handicapent pas celles qu’elle adopte dans un autre domaine. Elle doit également permettre de repérer les synergies et les apports de politiques autres que l’aide au développement. Toutes les décisions politiques européennes devraient tenir compte de leur effet potentiel sur les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

  3. Pourquoi la question de la cohérence des politiques suscite-t-elle tant d’intérêt depuis quelques années ?
  4. Au moment où les OMD ont été adoptés, on a oublié de préciser par quels moyens ils seraient atteints. Les partenariats politiques s’avèrent de plus en plus importants pour promouvoir ces objectifs et les traduire en actions concrètes. La CPD cristallise de nombreux partenariats cherchant à bâtir des synergies entre différentes politiques.

  5. Quel sont pour vous les principaux enjeux de la promotion de la CPD ?
    • Des cadres politiques limpides qui définissent ce que chaque politique peut apporter au développement.
    • Une volonté politique d’avoir des cadres et des mécanismes institutionnels qui permettent aux préoccupations développementales d’être prises en compte au moment de l’élaboration et de la mise en oeuvre de ces politiques. La CPD de l’UE doit également gérer les conflits entre des priorités politiques ou des intérêts
      contradictoires entre États membres et entre pays en développement.
    • Améliorer la capacité de prise en compte de la CPD.
    • Sensibiliser les ministères sectoriels et d’autres organisations et acteurs de la société civile qui n’ont pas l’habitude de se soucier des questions de développement.

  6. Quel rapprochement faites-vous entre le Rapport européen sur la CPD et les preuves d’incohérence présentées dans le manuel sur la CPD de CONCORD et de la Fondation Evert Vermeer ?
  7. Il faut voir ce manuel comme un outil utile et pratique pour faire progresser la CPD. En repérant les incohérences, il nous aide à nous faire une idée d’ensemble de ce qui reste à accomplir et ses recommandations permettent de mieux appréhender les problèmes. L’attention qu’il prête au rôle du Parlement est également cruciale.

  8. Que peut faire la société civile pour promouvoir et améliorer la cohérence des politiques ?
  9. Il me semble qu’une des missions primordiales des Organisations de la Société Civile (OSC) est de sensibiliser et de faire circuler les informations. Les OSC occupent également une place très importante dans le dialogue politique : les OSC des pays développés et en développement ont accès à des plateformes locales, nationales, voire parfois régionales et internationales. Il faudrait mieux exploiter cet avantage pour jeter des passerelles entre la sphère du développement et d’autres secteurs. La diffusion des bonnes pratiques et des informations est capitale si l’on veut améliorer les interactions positives entre les diverses mesures politiques et les objectifs de développement. Les OSC devraient se donner pour objectif d’investir dans le renforcement des capacités afin de mieux couvrir tous ces
    domaines.
Pour en savoir plus contactez Else Boonstra

Consultez également le flux RSS Euforic sur la cohérence

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