Source : Concord Flash, nr. 58, 2008
Alors que l’Union européenne et le G8 peinent à tenir leurs promesses d’aide publique au développement, les ONG de développement européennes s’inquiètent du lien qui semble s’établir entre contrôle des flux migratoires et coopération au développement.
Les 7 et 8 juillet 2008, la Présidence française de l’Union européenne a présenté à ses partenaires un projet de pacte européen sur l’immigration et l’asile, lors de la réunion informelle des Ministres européens de la justice et des affaires intérieures à Cannes. Ce projet de pacte propose de faire de la migration un élément majeur de la politique de relations extérieures des États membres. Il invite les États membres à conclure des accords portant à la fois sur les migrations et sur le développement avec les pays d’origine ou de transit migratoire.
« Ces accords mettent sur le même plan la lutte contre l’immigration illégale et le développement. Ils ont permis à la France et à quelques autres membres de l’OCDE de faire pression sur les pays en développement lors des difficiles négociations des accords de réadmission. La généralisation au niveau européen d’une telle tactique de « négociation » pourrait être très dommageable pour les pays en développement » explique Jean-Louis Viélajus, vice-président et délégué Europe de Coordination SUD, la plateforme nationale des ONG françaises.
« Le fait de lier les politiques de développement et les politiques migratoires risque manifestement d’atténuer la priorité accordée à la lutte contre la pauvreté et les inégalités dans les pays les plus pauvres. L'Europe ne peut pas lier l'allocation de l'aide aux pays tiers à des progrès en matière de migration légale ou illégale et de réadmission. Les États membres peuvent signer des accords sur les migrations avec les pays tiers, mais l’aide au développement ne doit pas être conditionnée par ces accords » insiste Olivier Consolo, directeur de CONCORD, la Confédération européenne des ONG d’urgence et de développement.
CONCORD demande que les programmes d’aide ciblent en priorité la lutte contre la pauvreté comme voulu par le Consensus européen pour le développement et le Traité de Maastricht . En ces temps où de nombreux pays d'où proviennent les flux migratoires souffrent de la crise alimentaire, l’aide européenne devrait soutenir les services sociaux, le développement de l’agriculture et la réduction de la pauvreté plutôt que la capacité de ces pays à retenir leurs immigrants potentiels. L’aide ne doit pas être réaffectée à la lutte contre « l’immigration illégale » dans les pays d’origine
et de transit des flux migratoires.
Pour en savoir plus, contactez Melis Alguadis
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jeudi, octobre 30, 2008
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