lundi, novembre 27, 2006

La défense de la gouvernance est la première étape dans la lutte contre la pauvreté

En décembre 2005, le Conseil européen a adopté une nouvelle stratégie de l'UE pour l'Afrique. Il s'agit du premier cadre politique européen s'adressant à l'Afrique comme à une seule et même entité et constituant une assise solide pour améliorer la coordination et la cohérence des politiques et instruments d'aide à l'Afrique de l'UE avec les politiques et instruments d'aide de ses États membres. Cette stratégie sera réexaminée pour la première fois à l'occasion du Conseil européen de décembre 2006.

Les points clés comprennent les éléments suivants:

Le dialogue UE-Afrique s'est intensifié, aux réunions de la troïka ministérielle s'ajoutent la
visite de la Commission européenne à Addis‑Abeba, pour rencontrer la commission de l'Union Africaine (UA), les réunions semestrielles des «task force» conjointes au niveau des hauts fonctionnaires et un nombre sans cesse accru de contacts de travail. Le dialogue a débouché surune matrice de mise en oeuvre commune UE-UA visant à assurer le suivi des engagements pris et sur les premières discussions en vue d’une future «stratégie commune UE-Afrique» à soumettre pour adoption au deuxième sommet UE-Afrique. Afin d'accompagner et de soutenir le dialogue, la Commission a approuvé un programme de soutien institutionnel à l'UA d'un montant de 55 millions d'Euros.

La Commission se sert de la stratégie de l'UE pour l'Afrique comme d'un tremplin pour la programmation d'instruments d'aide communautaire pertinents; il en va ainsi, plus particulièrement, du 10ème Fonds européen de développement (22,7 milliards d'Euros pour la période 2008-2013, dont 90% seront alloués à l'frique subsaharienne) et de l'instrument européen de voisinage et de partenariat pour les pays partenaires d'Afrique du Nord.

De nombreuses mesures ont été prises en matière de paix et de sécurité, notamment l'octroi d'une aide de 242 millions d'Euros pour la mission de l'UA au Soudan et le soutien à l'opération menée par la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale) en République centrafricaine. Le financement de l'instrument financier pour la paix en Afrique (50 millions d'Euros à court terme et 300 millions d'Euros pour la période 2008‑2010) et la conception de l'UE en matière de renforcement des capacités de l'Afrique dans les domaines de la prévention, de la gestion et de la résolution des conflits ont été approuvés. L'UE a également fait montre d'un grand dynamisme en matière de reconstruction des pays sortant d'un conflit, notamment au niveau de la réforme du secteur de la sécurité, du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration dans un certain nombre de pays. La Commission européenne et le secrétariat général du Conseil travaillent également à la fourniture d'une assistance au centre antiterroriste de l'UA (Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme; CAERT), en vue d'accroître les capacités du centre et des États membres de l'UA; ils ont assidûment mis en oeuvre leurs politiques visant à endiguer le flux illicite d'armes légères et de petit calibre.

La promotion des droits de l'homme, de l'État de droit et de la bonne gouvernance a fait l'objet d'une grande attention, qui s'est traduite par un dialogue politique renforcé avec les pays partenaires et de nouveaux programmes dans les pays africains, qui envisagent de plus en plus l'appui à la gouvernance dans sa globalité. Des missions d'observation électorale de l'UE se sont rendues en République démocratique du Congo, en Ouganda et en Zambie.

Dans l'optique d'un renforcement du cadre d'appui à la bonne gouvernance, la Commission a publié la communication intitulée «La gouvernance dans le consensus européen sur la politique de développement: vers une approche harmonisée au sein de l'Union européenne», dont les conclusions devraient être adoptées lors du Conseil Affaires générales et relations extérieures des 16 et 17 octobre. Pour mettre en oeuvre cette approche, une enveloppe de 2,7 millions d'Euros a été allouée dans le cadre du 10ème FED (2008-2013), en guise d'incitation pour les pays à poursuivre les réformes entreprises en matière de gouvernance.

Afin d'intensifier l'aide au développement des infrastructures africaines, la Commission a proposé un partenariat euro-africain pour les infrastructures. Au total, 5,6 milliards d'Euros du 10ème FED ont été alloués au soutien de ce partenariat. Celui-ci sera également financé par un nouveau fonds fiduciaire de l'UE pour les infrastructures en Afrique, mis en place conjointement avec la Banque européenne d'investissements (BEI).

Le premier forum commercial UE-Afrique se tiendra à Bruxelles les 16 et 17 novembre 2006. Il s'attachera à stimuler le développement du secteur privé et à encourager les investisseurs européens à la recherche de perspectives commerciales à se tourner vers l'Afrique.

Des discussions s'engagent actuellement sur les modalités du soutien communautaire à l'UA en ce qui concerne la mise en place du programme Nyerere (un programme d'échanges d'étudiants entre universités et instituts de recherche africains) et la création d'une «fenêtre ACP» spécifique au sein du programme Erasmus Mundus, qui devrait permettre, en 2007, à un plus grand nombre d'étudiants africains de venir suivre un enseignement de troisième cycle en Europe.

Article par Cecilia Thorfinn, responsable des questions pan-africaines et de l’exécution de la stratégie de l’UE pour l’Afrique, DG DEV, publié dans le numéro 16 (novembre 2006) de l'eCourrier - La lettre d'information en ligne de la coopération au développement ACP-UE.

Consultez aussi les dossiers Euforic sur la gouvernance et sur l'Afrique

Aucun commentaire: