vendredi, novembre 17, 2006

Perspectives de la société civile du Sud sur l'approche UE de la gouvernance

Bruxelles, le 16 novembre. Une réunion parallèle présidée par la CIDSE sur la « Théorie et pratique de la bonne gouvernance » qui s'est tenue lors des Journées européennes du développement, a rassemblé des représentants d'organisations de la société civile du Sud et de la Commission européenne. Se fondant sur les résultats d'une étude antérieure de la CIDSE sur « La gouvernance et la coopération au développement », les intervenants ont échangé des points de vue et débattu de l'agenda émergent de l'UE sur la gouvernance.

Hildegard Wipfel, chargée de politique de KOO, a présenté l'action de la CIDSE sur la gouvernance tout en soulignant les trois éléments principaux qui façonnent les perspectives de la société civile du Sud en la matière :
  • la reddition de comptes de l'État et l'appropriation nationale de l'agenda de la gouvernance ;
  • la transparence ;
  • la participation de toutes les parties prenantes nationales dans le processus.
Elle soutenait que ces éléments se renforcent mutuellement une fois qu'ils ont été mis en place. Bienque la communication de la CE sur la gouvernance soit conforme à cette approche, il existe toujours un « grand écart entre la rhétorique et la réalité », en particulier parce que la CE elle-même n'est pas capable de « donner l'exemple » en termes de sa reddition de comptes, transparence et participation.

D'une perspective africaine, Delphine Djiraibe a expliqué comment la société civile au Tchad soutient le processus pluriforme de la paix et de la réconciliation, tout en soulignant néanmoins que ces efforts requièrent un soutien beaucoup plus important de la Comission européenne. Elle soutenait que, trop souvent, la Commission « n'adresse pas les vraies causes des problèmes africains ».

Du point de vue de la CE, Philippe Darmuzey, de l'Unité de la gouvernance de la DG Développement, a mis en exergue quelques éléments clés de l'agenda de la Commission en matière de la gouvernance. Il les a cadrés dans le contexte plus ample de l'Accord de Cotonou, du Consensus UE sur le développement et de la Stratégie de l'UE pour l'Afrique. Il a de nouveau confirmé l'engagement de la Commission dans le processus de consultation, et affirmé que ce processus est toujours en cours. Il a souligné que les deux piliers principaux de l'approche UE seraient : ne pas imposer aucune condition, sanction ou valeur sur l'Afrique ; et la création d'une initiative CE sur les initiatives existantes africaines (tel que le Méchanisme africain d'évaluation par les pairs).

Il est extrêmement important, disait-il, que les initiatives de gouvernance soient « appropriées au niveau national » et que l'appui budgétaire additionnel par la CE ne serait que complémentaire afin d'adresser des questions spécifiques.

Après la présentation de ces expériences et considérations, un débat très vif avait lieu et, malgré la durée limitée de la session, l'assistance a surtout posé des questions intéressantes à M. Darmuzey, demandant des clarifications sur l'appui budgétaire de la CE et l'agenda de la gouvernance vis-à-vis les pays non pacifiques. De son côté, Paul Chitnis, président de la CIDSE, a remercié les participants et les intervenants pour leurs apports à la discussion. Il s'est engagé à donner suite à plusieurs questions qui se sont posées afin de garantir que les concepts de l'appropriation et de la participation soient compris dans la mise en oeuvre effective de l'agenda UE sur la gouvernance.

Pour en savoir plus, consultez les dossiers Euforic sur la gouvernance et l'Afrique.

Article contribué par Pier Andrea Pirani.

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