Source: Concord Flash 51, avril 2008
Ces dernières années, l’UE a pris une série d’engagements fondamentaux dans la sphère du développement, avec notamment l’adoption du Consensus européen en 2005, les processus du financement du développement et de l’efficacité de l'aide et un bilan provisoire des objectifs du Millénaire pour le développement. C’est la Commission européenne qui est chargée du suivi de ces dossiers et des progrès accomplis par l’Union européenne.
Le 9 avril, elle a publié la Communication tant attendue « Accélérer les progrès vers les objectifs du millénaire pour le développement » et un « Document de travail des services de la Commission » sur la cohérence des politiques au service du développement (CPD). Le Programme cohérence de l’UE, qui est une initiative conjointe de CONCORD et de la fondation Evert Vermeer, se félicite de cette nouvelle initiative qui accentue l’engagement de l’Europe en faveur de la cohérence des politiques au service du développement. Mais il faudra de la volonté politique pour promouvoir des politiques cohérentes et favorables aux pays en développement.
Avec les réunions d’Accra et de Doha en point de mire, cette Communication ressemble à une amorce de prise de position commune de l’Union. Elle donne un aperçu des progrès accomplis jusqu’ici, souligne les éléments particulièrement intéressants et énonce des priorités. La Communication s’accompagne de plusieurs documents de travail des services de la Commission qui abordent le fond de problématiques telles que l’aide au commerce et la cohérence des politiques au service du développement.
La Communication est axée sur la migration, le changement climatique et la recherche. Trois sujets qui font actuellement l’objet d’intenses débats ; le Programme cohérence de l’UE se demande par conséquent si la Communication sera soutenue par la plupart des États membres.
S’agissant de la migration, le Programme cohérence de l’UE voit d’un bon œil la définition d’un cadre juridique pour canaliser les flux migratoires actuels en provenance de l’Afrique. Les propositions avancées ne règleront toutefois pas la question de l’immigration clandestine et pourrait provoquer une fuite des cerveaux dans des secteurs déjà très sensibles comme la santé et l’éducation. À la fin du mois de mai, le Programme cohérence de l’UE publiera une étude de cas sur la cohérence de la proposition de carte bleue européenne.
En ce qui concerne les biocarburants, le Programme cohérence de l’UE se félicite vivement de l’importance accordée aux critères de durabilité. Il faudrait néanmoins que soit régulièrement dressé un bilan de l’impact de la production des biocarburants sur le développement, comme l’indiquait le Programme cohérence de l’UE dans une étude de cas consacrée à cette question. En matière de recherche enfin, la Commission européenne parle essentiellement du parti que l’Europe pourrait tirer d’une stratégie de recherche cohérente. La Commission indique que « Ces initiatives doivent s'accompagner de mesures d'aide ciblées pour renforcer les capacités de recherche là où cela s'avère nécessaire », sans autre précision.
Le document de travail des services de la Commission se concentre lui aussi sur les domaines prioritaires que sont la migration, le changement climatique et la recherche. Mais quid des neuf autres domaines prioritaires, dont l’agriculture ou la pêche ? Vu leur importance pour les pays en développement, des propositions concrètes sont nécessaires et le Programme cohérence de l’UE saluerait certainement la parution de documents traitant de ces sujets.
Le Programme cohérence de l’UE voit dans cette Communication le premier jalon d’une application plus tangible du principe de cohérence des politiques de l’UE au profit des pays en développement. Le Programme cohérence de l’UE espère que le guide qu’il a publié en novembre 2007 (Policy Coherence for Development, a practical guide) a contribué à sensibiliser les États membres et les députés européens et les a incités à soutenir les mesures visant à promouvoir la cohérence des politiques. Il appartient désormais aux États membres de juger et de prouver leur attachement politique à la cohérence des politiques au service du développement.
Pour en savoir plus, contactez Jasmine Burnley ou Else Boonstra
Plus...
Consultez également les flus RSS Euforic sur CONCORD, la Fondation Evert Vermeer, et la cohérence
mercredi, mai 28, 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire