Nathalie Lhayani d'Euractiv.fr a partagé quelques perspectives journalistiques de l'agence/réseau sur le thème « comment créer un espace public [sur l'Europe et les questions de la solidarité] pour raviver la vie démocratique et stimuler la participation des citoyens ». Elle a expliqué l'approche d'Euractiv qui travaille au travers d'un réseau de partenaires établis dans plusieurs pays de l'UE où les membres s'efforcent à « localiser » des questions européennes dans des cadres nationaux. Elle considérait le rôle d'Euractiv comme une sorte d'agence qui atteint les citoyens par le biais d'autres canaux intermédiaires, tels que la société civile, les mass-média, le patronat, etc. A son avis, la meilleure façon de mettre des questions européennes sur l'ordre du jour est d'éviter de souligner leur nature européenne, mais d'insérer de l'information sur l'Europe dans d'autres contextes ou thématiques sectoriels.
Agnès Philippart de CONCORD a présenté quelques réflexions sur les défis de repérer et promouvoir les actualités européennes sur le développement dans les média. Tout en louant la Commission européenne pour la revalorisation récente de ses activités en matière de communication, elle a conclu par affirmer qu'il n'y pas suffisamment de « coopération dans la communication » étant donné que l'information est extrêmement dispersée. Après la dynamique hectique des Journées européennes du développement qui viennent de se clôturer, elle a conclu : « L'Europe n'est pas sexy quand elle est vendu sous le label Europe » - réitérant la conclusion de Nathalie. Note : L'une des actions de CONCORD dans le domaine est la facilitation d'un « réseau de communication » qui engage les plateformes nationales et autres réseaux - voir le blogue qui a été créé lors d'une rencontre récente à Bruxelles.
Peter Ballantyne d'Euforic a expliqué aux participants l'impact des nouveaux « média sociaux » sur l'autonomisation de la communication entre citoyens. Il a soutenu que, malgré le fait que la communauté du développement « européenne » ainsi que son action nécessite d'être mieux communiquées, et pourrait employer une multitude d'outils innovateurs pour atteindre les citoyens, la vraie révolution se situe au niveau des citoyens et des groupements civils qui déjà se rencontrent, discutent, et font des campagnes en ligne sur un éventail d'aspects de la coopération et de la solidarité.
Tandis que la communication « envers » les citoyens est un élément important d'une Europe « responsable », la communication par et parmi les citoyens, facilitée de plus en plus par les nouveaux média sociaux, est une approche pour rendre les citoyens plus responsables pour le résultat de leurs propres actions et pour stimuler leur mobilisation.
Il a conclu que les défis posés à ceux qui communiquent « l'Europe responsable » comprennent :
- Se rendre compte du renforcement de la communication et de l'échange entre les citoyens (et les « experts »). La question qui se pose est « Comment les joindre ? ».
- Trouver des moyens pour créer des opportunités et thématiques à l'intention des acteurs sociaux tels que les ONG, concernant les questions qui nous tiennent au coeur. En fait, il faudrait inventer des « virus » très contamineux que les citoyens débattent et répandent, et convertissent en actions.
- Assurer que l'information et les contenus sont d'accès libre, facilitent le réseautage et permettent les outils Web2.0, afin de pouvoir circuler parmis les organisations et communautés. L'information a besoin de passeports pour voyager et de cartes bleues pour la migration.
- Aller à l'encontre des communautés, citoyens, et utilisateurs, utiliser leurs outils, accepter leurs conditions, apprendre à « laisser faire » et renoncer au contrôle.
Revisitant les discussions de la journée passée, dans le train entre Paris et La Haye, quelques réflexions sont encore émergées :
• A plusieurs reprises il a été soutenu qu'il faudrait considérer les citoyens comme des « acteurs » du développement et non en tant que bénéficiaires ou consommateurs. Cependant, dans la session sur les média, nous avons beaucoup parlé de « pousser » l'Europe dans les média qui visent les citoyens.
• Comme les média sociaux sont en plein essor, nous avons de plus en plus besoin de services intermédiaires, tels que journalistes et autres plateformes, pour renseigner et diriger les citoyens et les discussions. Un accroissement d'information et de choix peut être renforçant, mais également aboutir à une grande confusion.
• Il est très important que nous sommes conscients de l'action des citoyens et de leurs pays en matière du développement - non seulement de ce que « l'Europe » (UE) met en oeuvre. Apparemment, un écart de plus en plus large se distingue entre les actions et initiatives locales très dynamiques et les efforts publics/nationaux/européens que sont perçus assez statiques.
• Cela présume la question : Qui est cette « Europe » qu'il faut communiquer dans et au travers des média ? Est-ce qu'il s'agit des entités basées à Bruxelles avec leurs soucis et lignes politiques qui doivent atteindre les citoyens et qui paraîssent souvent peu intéressants aux journalistes ainsi qu'aux citoyens ? Ou est-ce qu'il s'agit des actions des citoyens qui constituent l'Europe, qui de plus en plus s'engagent et se lancent dans la coopération, et qui en fait peuvent fournir les nouvelles dont les journalistes et politiciens ont besoin ? Dans les deux cas, aussi justifié l'un que l'autre, les opportunités de communication seront différentes.
par Peter Ballantyne
Consultez les flux RSS Euforic sur le soutien public à la coopération, la coopération au développement française, la coopération UE, et l'information et la communication
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire