Source : Concord Flash, nr. 57, Janvier 2009
Le gouvernement irlandais a annoncé le 3 février qu'il réduisait son aide publique en faveur des pays en développement de 95 millions d'euros, soit plus de 10% de son budget global, et ce 2 mois à peine après le Sommet des Nations Unies sur le financement de l'aide au développement. Les ONG à travers l'Europe sont en état de choc et profondément inquiètes car l'Irlande était jusqu'alors considérée comme un exemple parmi les donneurs européens.
La décision de l'Irlande se traduira par des réductions d'aide qui, pour les pays pauvres comme le Malawi (qui a un des plus hauts taux de HIV au monde), pourraient entraîner la suspension de financements vitaux pour les services de base tels que l'éducation et la santé. Comme le dit Jasmine Burnley, coordinatrice de l'initiative Aid Watch de CONCORD: "La diminution de l'appui des donneurs européens menace les efforts de lutte contre la pauvreté et les inégalités dans le monde".
En ces temps où la crise financière et la récession mondiale frappent cruellement les plus pauvres et les plus vulnérables, cette réduction aura des implications énormes pour les nombreux pays en développement qui reçoivent une aide vitale du gouvernement irlandais.
Ceci n'est que la dernière d'une série de réductions de la part des donneurs européens. Il s'agit d'une tendance dangereuse qui menace de manière essentielle les engagements en matière d'aide et va à l'encontre des Objectifs du Millénaire de réduction de la pauvreté en faveur des pays en développement. En décembre dernier, l'Italie a annoncé des réductions de 56 % de son aide et la Lettonie, qui n'est pourtant devenue que récemment un pays donateur d'aide au développement, a annoncé le mois dernier une réduction de 100% de son budget d'aide.
Jasmine Burnley, coordinatrice de l'initiative AidWatch de CONCORD qui analyse l'aide européenne, explique: "L'Europe est le plus grand et le plus progressiste des donneurs d'aide. Elle s'est engagée à fournir 80% de l'aide mondiale au développement, soit quelque 67 milliards d'euros d'ici 2010. Toutefois, nous assistons à une menace massive de ces objectifs. Les réductions décidées par l'Italie, la Lettonie et l'Irlande sont un triple camouflet pour les pays en développement."
Les ONG européennes comprennent que, en ces temps de crise, les gouvernements de l'Union européenne font face à des choix difficiles, mais la diminution de l'aide aux pays pauvres n'est pas une solution. "Si nous voulons une croissance économique et une stabilité mondiale, nous devons travailler à construire un monde juste et équitable» a déclaré Hans Zomer de Dóchas de la plate-forme nationale irlandaise des ONG de développement. "L'Irlande a besoin d'investir dans les pays en développement, et non pas de tourner le dos aux pauvres quand les temps deviennent difficiles" a-t-il ajouté.
CONCORD, la Confédération européenne des ONG d'urgence et de développement a demandé aux gouvernements européens de se joindre à elle pour insister auprès du gouvernement irlandais pour qu'il revienne sur sa décision et que tous tiennent leurs promesses d'aide.
Plus d'information: Jasmine Burnley, CONCORD, +32 2 743 87 64
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vendredi, février 13, 2009
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