Communiqué de presse de Concord, 4 février 2009
Le gouvernement irlandais a annoncé hier qu'il réduisait son aide publique au développement aux pays en développement de 95 millions d'euros, soit plus de 10% de son budget global, et ce 2 mois à peine après le Sommet des Nations Unies sur le financement de l'aide au développement. Les ONG à travers l'Europe sont en état de choc et profondément inquiètent car l'Irlande était jusqu'alors considérée comme un exemple parmi les donneurs européens.
En ces temps où la crise financière et la récession mondiale frappent cruellement les plus pauvres et les plus vulnérables, cette réduction aura des implications énormes pour les nombreux pays en développement qui reçoivent une aide vitale du gouvernement irlandais.
Ceci n'est que la dernière d'une série de réductions de la part des bailleurs de fonds européens. Il s'agit d'une tendance dangereuse qui menace de manière essentielle les engagements en matière d'aide et va à l'encontre des objectifs de réduction de la pauvreté du Millénaire en faveur des pays pauvres. En décembre dernier, l'Italie a annoncé des réductions de 56 % de son aide et la Lettonie, qui est récemment devenue un pays donateur d'aide au développement, a annoncé le mois dernier une réduction de 100% de son budget d'aide.
Jasmine Burnley, coordinatrice de l'initiative AidWatch de CONCORD qui analyse l'aide européenne a déclaré: "L'Europe est le plus grand et le plus progressiste des donneurs d'aide. Elle s'est engagée à fournir 80% de l'aide mondiale au développement, soit quelque 67 milliards d'euros d'ici 2010. Toutefois, nous assistons à lune diminution massive de ces objectifs. Les réductions décidées par l'Italie, la Lettonie et l'Irlande sont un triple camouflet pour les pays en développement."
La décision de l'Irlande se traduira par des réductions d'aide qui, pour les pays pauvres comme le Malawi (qui a un des plus hauts taux de VIH dans le monde), pourraient se traduire par la suspension de financements vitaux pour les services de base tels que l'éducation et la santé. "La diminution de l'appui des donneurs européens menace les efforts de lutte contre la pauvreté et les inégalités dans le monde." a rajouté Jasmine Burnley.
Les ONG européennes comprennent que, en ces temps de crise, les gouvernements de l'Union européenne font face à des choix difficiles, mais la diminution de l'aide aux pays pauvres n'est pas une solution. "Si nous voulons une croissance économique et une stabilité mondiale, nous devons besoin de travailler à un monde juste et équitable» a déclaré Hans Zomer de Dóchas, la plate-forme nationale irlandaise des ONG de développement. "L'Irlande a besoin d'investir dans les pays en développement, et non pas de tourner le dos aux pauvres quand les temps deviennent difficiles " a-t-il ajouté.
CONCORD, la Confédération européenne des ONG d'urgence et de développement demande aux gouvernements européens de se joindre à elle pour demander au gouvernement irlandais de revenir sur sa décision et de tenir ses promesses d'aide.
Contacts:
• Hans Zomer, Director of Dóchas, Tel. +35 85-728 3258
• Éamonn Casey, Dóchas Policy Officer, Tel. +35 87-950 6222
• Jasmine Burnley, CONCORD, +32 2 743 87 64
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mercredi, février 04, 2009
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