vendredi, avril 27, 2007

Saisir des occasions dans un circuit fermé

Lors de la conférence « La société civile et la Stratégie UE-Afrique conjointe » nous avions eu la chance de recueillir les impressions et avis de plusieurs participants.

Nelson Muffuh de Christian Aid a partagé avec Euforic plusieurs préoccupations exprimées par des organisations de la société civile aussi bien européennes qu'africaines. « A mon avis, la Stratégie conjointe devrait proposer des solutions africaines aux problèmes africains ; également elle devrait être bien ancrée dans les besoins du peuple et, qui plus est, elle ne devrait pas une fois de plus favoriser et imposer l'agenda de l'Europe. Ce que nous avons effectivement constaté est que le processus de consultation pose des limites claires et nettes à la participation de la société civile : ainsi, comment notre contribution peut être utile ? Qui plus est, il n'est pas vraiment évident quelle position a été attribuée aux organisations de la société civile pour influencer les résultats du processus. Ceci va de pair avec un manque de transparence : pourquoi l'aperçu de la stratégie n’a pas été révélé tant que les négiociateurs se penchent là-dessus ? La possibilité de pouvoir disposer du document préalable à cette conférence nous aurait permis d’avoir des débats mieux informés ».

Malgré tout, Muffuh a également rappelé plusieurs aspects positifs du processus de consultation : « En fait, il convient de dire que cette consultation est un premier essai (de la Commission européenne) de vouloir changer les choses mais il faut effectivement élaborer cette approche afin d'obtenir une vue plus globale sur le développement de l'Afrique. A cet égard, cette conférence donne probablement une indication positive de ce qui reste à faire. Bien sûr, ce n'est pas de la magie, et une conférence en tant que telle ne peut pas changer le monde. Mais il est clair que cette manifestation marque un but, en particulier parce qu'elle présente une excellente occasion aux OSC, tant d'Europe que d'Afrique, pour échanger des points de vue. Parmi les OSC des deux continents, le besoin de favoriser les synergies est très manifeste. Déjà nous travaillons ensemble, mais notre collaboration devrait être plus concertée, systématique et stratégique ».

Pour en savoir plus, consultez europafrique.org et le dossier Euforic sur l'Afrique.

Article contribué par Pier Andrea Pirani.

« OSC africaines : faire entendre nos voix et renforcer nos réseaux »

Lors de la conférence « La société civile et la Stratégie UE-Afrique conjointe », Ben Abdallah Taoufik de ENDA était l'un des participants les plus remarquables, plaidant en faveur d’une rôle plus décisif dans le processus de consultation et par surcroît, dans le développement du continent africain dans son ensemble. Pendant une pause-café nous avions l’occasion de recueillir quelques-uns de ses points de vue.

« La participation des organisations de la société civile africaines dans le développement du continent devrait s'élargir et devenir plus efficace. C'est-à-dire qu'il faudrait un plus grand nombre de différents acteurs et organisations engagés qui soient capables de contribuer de manière importante et très bien renseignée. Dans ce contexte, cette conférence offre des opportunités excellentes. A mon avis, notre voix ne sera mieux entendue que grâce à sa mise en réseau. Et la société civile africaine dispose des capacités requises pour s'organiser et pour mobiliser ses connaissances et ses idées : le meilleur exemple en est le Forum social qui s'est tenue il y a quelques mois à Nairobi. On est vraiment à la hauteur. Il est clair que nous avons besoin de soutien, mais nous devons décider nous-mêmes quel type d’aide nous voulons. Qui plus est, il faut faire de sorte que nos requêtes soient entendues et écoutées, non seulement par l'UE et l'UA, mais également par nos propres gouvernements ce qui est aussi important. Trop souvent, les voix de la société civile ont été ignorées, ça arrive tout le temps, et les négociations des APE en constituent le meilleur exemple. Par conséquent, comment une nouvelle stratégie peut être crédible si elle ne répond pas à la volonté du peuple ? »

Pour en savoir plus, consultez europafrique.org et le dossier Euforic sur l'Afrique.

Article contribué par Pier Andrea Pirani.

vendredi, avril 20, 2007

AGA 2007 : diffusion et mise en réseau de l'action européenne dans le domaine du développement

Au mois de juin 2007 à Bruxelles, les membres d’Euforic et de CONCORD uniront leurs forces. Dans le cadre de l'assemblée générale d'Euforic, CONCORD tiendra la première réunion de son réseau « Communication ». Les membres d'Euforic et de CONCORD participeront ensemble à divers ateliers ainsi que des sessions de formation/information sur des thèmes liés à l’information, à la connaissance et à la communication dans le secteur de la coopération internationale. L'idée est que les experts en communication et en lobby rencontrent les experts des instituts de recherche et des universités pour améliorer leur capacités et trouver de nouvelles synergies qui renforceront leur travail mutuel.

Le but du nouveau Réseau de Communication CONCORD est de renforcer la capacité de la société civile à informer, communiquer, et influencer les politiques et les actions liées au développement. Il s’agit également de la première collaboration sur grande échelle entre Euforic et CONCORD, et nous sommes convaincus que les synergies de nos intérêts ainsi que de nos préoccupations communes seront d’intérêt conjoint à nos réseaux respectifs.

Les débats se concentreront sur deux thèmes principaux: en premier lieu, les possibilités et les moyens de consolider le rôle et la fonction de la communication. En second lieu, les manières de renforcer l’échange d’information, de communication et de connaissances dans le secteur du développement.

Pour en savoir plus, veuillez consulter le dossier AGA 2007.

jeudi, avril 19, 2007

Répertoire du réseau d'experts d'EuropeAid

PADOR est un service d'enregistrement en ligne d'EuropeAid, l'office de coopération de l'Union européenne. Les objectifs sont d'établir une base de données fiables des organisations susceptibles de travailler avec EuropeAid dans le cadre des appels à propositions, de collecter les données nécessaires à l'amélioration des connaissances des partenaires d'EuropeAid, et l'enregistrement en ligne par l'organisation elle-même.

Le lancement est prévue pour le second trimestre 2007, en voie expérimentale. PADOR contiendra des données administratives, un profil de l'organisation en tant qu'acteur de développement, des expériences sectorielles et géographiques ainsi que des documents justificatifs à télécharger.

Pour en savoir plus, consultez les présentations :
PADOR : Service d'enregistrement en ligne des demandeurs potentiels
Les nouveaux instruments de l'aide extérieure : 2007-2013

Communiquer le développement par les « nouveaux » outils Web

Il y a dix ans, en 1997, quelques organisations ont créé Euforic pour partager des informations relatives aux activités de coopération internationale dans lesquelles l'Europe est impliquée. A l'époque, Euforic a utilisé une toute jeune technologie dont l’utilisation débutait à peine : le web. Les membres fondateurs était le Secrétariat ACP, APRODEV, EUROSTEP, CIDSE, CLONG (devenu CONCORD), et ECDPM.

Mettre en place des moyens de diffusion des informations et créer un espace de partage facile des informations qui rendent les efforts de tous visibles, ont été les premiers buts atteints. Après d’importants efforts de mise en place de nos premiers sites Internet , nous avons été rejoints par des organisations aux orientations similaires, telles que CIDOB, CTA, EADI, ICCO, IDS, IPS Europe, ODI, OEFSE, et bien d'autres.

Nous possédons désormais nos propres sites Internet et nos propres portails et utilisons un nombre de plus en plus grand d'outils Internet pour communiquer sur nos actions et forger des partenariats. Mais le maintien de la solidité des contacts demeure un défi. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour demeurer visibles et nous maintenir au fait des opportunités techniques qui peuvent nous aider à effectuer notre travail de manière plus efficace.

Nos efforts se concentrent principalement autour de deux ou trois activités :

Tout d'abord, nous travaillons, avec nos membres et d'autres partenaires, au regroupement et à la rediffusion des informations relatives à la coopération internationale. Nous offrons une sorte de service d’alertes lorsque de nouvelles publications ou informations paraissent et proposons une librairie électronique sur différents thèmes et différents pays. Des sources et perspectives diverses, orientées notamment sur l'actualité européenne, sont ainsi mises en commun. Notre projet est parmi les rares à proposer des prestations entièrement bilingues français-anglais. Nous ne rassemblons pas l'ensemble des informations mais signalons où elles sont susceptibles de se trouver.

Nous avons aussi recours à un mélange de méthodes et de nouveaux outils, tels que les blogs, les wikis, les newsfeeds, les signets et les dgroups ou encore des calendriers collectifs et des outils de recherche. Cela nous permet de faire preuve d'une bien plus grande efficacité à un très faible coût pour repérer, présenter et partager les informations relatives aux différents thèmes et aux différents pays. Cela permet également aux lecteurs de ce Flash, par exemple, de s'inscrire aux "news alertes" ou de publier nos informations sur leurs propres sites Internet. Ils ont en outre la possibilité, au moyen d'outils similaires, de diffuser automatiquement et avec aisance leurs informations par le biais d'Euforic et d’autres services du même type. Suivez le lien '"rss feeds" sur notre site Internet pour accéder à l'information que nous fournissons et souscrire gratuitement à nos services.

Nous travaillons également avec nos membres et d'autres organisations au renforcement de leurs moyens de communication et d’échange des connaissances. C'est précisément en travaillant en partenariat que nous pouvons échanger les enseignements de nos expériences et les méthodes que nous avons acquises. Nous pouvons mettre en place, collectivement, des moyens beaucoup plus intelligents de partage. Nous effectuons essentiellement un travail de sensibilisation et de formation (comme la formation organisée avec CONCORD en mars) et d'intense collaboration avec certaines organisations au sujet de leurs méthodes et de leurs outils. Nous approfondirons encore ces questions lors de l'Assemblée générale d'Euforic des 4, 5 et 6 juin à Bruxelles.

D’importantes discussions ont lieu actuellement en Europe sur des thèmes tels que la coordination, la cohérence, l'efficacité et le partenariat. Nous pensons que ces processus ne sont possibles qu'à condition que les organisations et les personnes impliquées soient correctement informées et qu’elles puissent communiquer efficacement leurs opinions.

Nous nous réjouissons à l'idée de l'adhésion de CONCORD à Euforic et de notre future collaboration avec le secrétariat et les autres membres de CONCORD pour la mise en place d’une plateforme de communication à l'échelle européenne sur les questions de développement. Nous avons un but commun essentiel, celui d'identifier des partenaires et des collaborateurs pour améliorer notre travail à tous.

Peter Ballantyne, Directeur Euforic

Source: CONCORD Flash - Mars 2007.

Visitez aussi le dossier d'Euforic sur l'information, la connaissances, la communication.

Mesures de renforcement de la cohérence des politiques pour le développement

"Bien que le concept de cohérence des politiques pour le développement (CPD) figure depuis longtemps dans les Traités, la question, jusqu'à présent, n'avait pas atteint le niveau des commissaires", a déclaré Bernard Petit, Directeur général adjoint de la DG Développement, à l'occasion de la réunion organisée le 1er mars à ce sujet.

Depuis octobre 2006 un programme de travail évolutif pour la cohérence des politiques pour le développement a été approuvé par les États membres de l'Union européenne (UE). Veiller à la cohérence des politiques signifie : optimiser les décisions politiques ; assurer l'équilibre entre les différents intérêts ; prendre sérieusement en compte les retombées potentielles des décisions politiques de l'UE sur les pays en développement. Il n'est cependant pas toujours facile pour l'UE de concilier des intérêts légitimes qui ne sont pas toujours compatibles entre eux. "Mais, depuis l'adoption du dispositif des Objectifs de développement pour le Millénaire, les choses ont changé", a souligné Bernard Petit, "le développement n'est plus toujours perdant".

Hormis les inévitables conflits d'intérêt, les difficultés, en matière de Cohérence des politiques pour le Développement, sont de deux ordres. Elles ont trait, d'une part, aux positions divergentes des États membres sur des questions comme l'agriculture et la pêche. D'autre part, les pays ACP eux-mêmes ne représentent pas un groupe de pays homogène. "Nous sommes ambitieux mais réalistes", a souligné M. Petit. Le dialogue avec la société civile et les ONG demeure important pour continuer de faire progresser la question de la cohérence des politiques pour le développement.

La réunion du 1er mars a été organisée par la DG Développement avant tout pour exposer les mécanismes et les instruments de l'UE pour améliorer la cohérence entre la politique de développement et les autres questions politiques. "La nouvelle unité A/1 en charge de réfléchir aux questions de cohérence des orientations politiques, est devenue l'interlocuteur, en matière de CPD, de la Commission européenne", a expliqué Françoise Moreau, chef de l'unité en question. Comme le prévoit le Programme de cohérence de l'UE, a-t-elle fait valoir, le rôle du secrétariat général – responsable de la coordination d'ensemble des différentes DG – est effectivement accru. Le Groupe de consultation interservices est, quant à lui, devenu un groupe de travail officiel de la Commission européenne (CE). Denier point, mais non le moindre, le Système d'étude d'impact, qui évalue les retombées des nouvelles propositions de politique, contient désormais une partie consacrée à la CPD.

La Commission européenne prépare actuellement son premier rapport semestriel sur la CPD sur base des réponses à un questionnaire qui a été adressé à l’ensemble des États membres. "Il s'agit d'une sorte d'exercice consistant à démontrer ce que la Commission européenne et les États membres ont entrepris pour honorer leurs engagements et à dénoncer leurs manquement", a expliqué M. Petit. Le rapport CPD devrait paraître au mois d’octobre de cette année.

Les efforts importants déployés par la DG Développement ont, de toute évidence, conduit à l'amélioration du fonctionnement des mécanismes au sein des structures de la CE, conçus pour promouvoir la cohérence des politiques de développement. Mais la DG Développement ne peut pas à elle seule garantir qu'une attention sérieuse est accordée, dans tous les domaines, aux alternatives favorables au développement. L'action devrait désormais viser à sensibiliser les autres DG à l'importance de la cohérence des politiques pour le développement.

Pour plus d’information : Else Boonstra, Programme Cohérence de l'UE.

Source: CONCORD Flash - Mars 2007.

Visitez aussi le dossier d'Euforic sur la cohérence.

CONCORD à l' Assemblée parlementaire conjointe UE-ACP

Les députés des pays ACP et du Parlement européen se sont retrouvés à l'occasion de l'Assemblée parlementaire conjointe. CONCORD a pu y envoyer deux représentants à la session du 21 mars 2007 consacrée aux questions de gouvernance. La présentation d'Angela Haynes, de HelpAge International, membre de BOND, a porté sur les orientations de l'action des ONG européennes ; celle de Paul Samangassou, récemment nommé au poste de Secrétaire exécutif de Caritas Afrique, a développé le point de vue de la société civile africaine.

Angela Haynes a mis l'accent sur l'importance de la bonne gouvernance pour le développement durable et sur la nécessité pour l'Union européenne de définir une politique, en la matière, fondée sur le respect du droit international relatif aux droits humains. Cette politique doit avoir pour but de promouvoir le dialogue, au niveau international, entre tous les pays, aux fins d'échange et d'apprentissage des meilleures pratiques. Elle a également abordé les principales problématiques reprises dans le document du Groupe Cotonou intitulé "Quelle Gouvernance?". Ce document préconise une clarification des critères et des indicateurs de mesure à utiliser pour la définition de "profils de gouvernance" qui serviront à évaluer la performance des différents pays et leur éligibilité pour l'obtention de financements de la tranche incitative de 2,7 millions d'euros. Angela Haynes a insisté sur la nécessité d'œuvrer, dans le cadre de l'Accord de Cotonou, afin de garantir un véritable partenariat entre les pays ACP et de l'UE dans l'élaboration de politiques de bonne gouvernance. Il importe, selon elle, de garantir une véritable participation des parlements et de la société civile, y compris des plus marginalisés, et leur appropriation de ces politiques.

Paul Samangassou a évoqué les aspects d'une mauvaise gouvernance tels que l'abus de pouvoir dû à l'absence de mécanismes de contrôle de l'activité des gouvernements et l'absence d'élections équitables et transparentes. Il a abordé la question de la nécessité d'une participation accrue des citoyens à la prise des décisions. Le rôle des organisations de la société civile (OSC), en la matière, est de créer les espaces pour la participation des citoyens. Mais leur collaboration avec les institutions publiques s'impose. Il a cité l'exemple des documents de stratégie de réduction de la pauvreté, susceptibles, dans une certaine mesure, de promouvoir la participation des OSC, mais insuffisants pour assurer une bonne gouvernance.

Un grand nombre de questions ont été abordées dans le débat qui a suivi, parmi lesquelles l'importance de la bonne gouvernance dans le cadre de l'Accord de Cotonou ; la position des pays ACP en matière de bonne gouvernance ; le mécanisme de revue par les pairs africains ; le besoin de se référer à des exemples de pratiques optimales ; le rôle des OSC. Certains parlementaires des pays ACP ont critiqué les ONG et leur action de surveillance des gouvernements, arguant qu'elles feraient mieux d'agir auprès de leurs propres gouvernements. D'autres ont souligné l'importance du rôle des OSC en matière de promotion de la participation des citoyens et de contrôle de l'activité des gouvernements. L'importance du rôle de la société civile et des parlements a toutefois globalement été reconnue. Les participants ont en outre unanimement fait valoir que les financements des donateurs ne devaient pas revenir à des gouvernements corrompus mais également que les États membres de l'UE devaient s'interroger sur leurs propres responsabilités en matière de mauvaise gouvernance dans les pays ACP.

Angela Haynes a conclu sur la diversité des rôles des ONG européennes, dont l'un des plus importants est celui de contraindre les gouvernements et la Commission européenne à rendre compte de leur action vis-à-vis des partenaires du Sud. Si les ONG ne sont pas favorables au fait que des conditions puissent être imposées de l'extérieur, elles soutiennent l'idée que des initiatives de larges coalitions d'acteurs des pays concernés – de parlementaires notamment – puissent bénéficier de l'appui de donateurs extérieurs. Paul Samangassou a conclu pour sa part que le rôle des ONG et celui des parlementaires étaient complémentaires. Au Cameroun, par exemple, les OSC ont organisé des ateliers pour sensibiliser les parlementaires aux questions relatives aux Accords de partenariat économique (APE). Les OSC sont également intervenues dans des situations dans lesquelles les gouvernements n'ont pas assumé leur rôle.

Pour plus d'information : Angela Haynes, Représentante auprès de l'UE de HelpAge International : ahaynes@helpageinternational.org

Source: CONCORD Flash - Mars 2007.


Visitez aussi le dossiers d'Euforic sur la coopération ACP-UE et sur la gouvernance.

Quelle sensibilisation au développement en Europe pour le 21ème siècle ?

La première réunion du Groupe de pilotage européen multi-acteurs de l'Éducation au développement a eu lieu le 26 février. Les discussions ont porté sur la nécessité de parvenir à une vision commune sur ce que devrait être la sensibilisation au développement en Europe au 21ème siècle.

Il apparaît très clairement que l'existence d’une opinion davantage informée (et critique) au sujet des questions de développement est essentielle pour contraindre les gouvernements européens à respecter leurs engagements envers les Objectifs de Développement du Millénaire (ODM). Les pays qui investissent le plus dans l'éducation au développement sont en général ceux où le ratio Aide publique au développement (ADP)/Produit intérieur brut (PIB) est le plus important. Actuellement, il n'existe aucun cadre politique européen transversal en matière d'éducation au développement et de sensibilisation de l'opinion publique. Ce cadre est pourtant nécessaire pour appuyer et compléter le travail accompli au niveau des États membres de l'Union européenne (UE).

Pour la première fois, des représentants d’un large éventail de la société civile et des organisations gouvernementales et intergouvernementales ont commencé à définir ce cadre politique d'éducation au développement, les raisons pour lesquelles sa mise en place doit être envisagée et à travers quel processus. Un groupe de pilotage a été créé pour réfléchir à ces questions. Il est composé de représentants de l'actuelle présidence allemande, de la future présidence portugaise et des ministères belges, polonais et irlandais des Affaires étrangères/du Développement ; de la Commission européenne ; du Centre de développement de l'OCDE ; du PNUD de Slovaquie ; du Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe ; du Global Education Network Europe (GENE) ; du European Youth Forum ; de DEEEP (Development Education Exchange in Europe Project) et du Forum Éducation au développement (Forum ED) de CONCORD.

Les membres du groupe se sont entendus sur la nécessité de définir un cadre stratégique. Celui-ci consistera à la fois en une vision commune (à savoir une réflexion sur les enjeux de l’éducation et de la sensibilisation au développement au 21ème siècle) et en un guide pratique proposant des outils et des principes directeurs. Si l'accent est mis sur l'UE, le cadre stratégique en question s'articulera autour de problématiques mondiales et de principes et d'objectifs généraux. Il ne sera donc pas centré exclusivement sur les questions européennes. La cohérence entre les politiques nationales et européennes en constituera un aspect important. L'objectif sera globalement de garantir une meilleure compréhension des questions de développement par l'opinion publique. La réflexion porte actuellement sur les objectifs plus détaillés et la structure à définir. La "Vision" sera élaborée comme un outil d'appui au travail de l'ensemble des acteurs concernés. Un effort particulier sera consacré à l'élaboration d’un instrument de qualité inspiré des meilleures pratiques. L'approche sera critique et axée sur une vision à long terme, au-delà de 2015 et de l'échéance fixée pour les ODM. Elle pourrait consister en un suivi spécifique du Consensus européen pour le développement de 2005 et contribuer au Plan D de Wallström pour la Démocratie, le Dialogue et le Débat.

Le Groupe de pilotage poursuivra son travail d'élaboration de propositions sur la Vision qui sera présentée à un groupe élargi d’experts des questions d'éducation et de sensibilisation au développement, en principe en automne. Son but étant de soutenir les structures existantes et les processus parallèles, les différents acteurs s’inspireront, dans leur travail d’élaboration de leur vision commune, des événements qui pourront être organisés en externe sur le sujet. L'un de ces événements sera l'Université d'été de DEEEP sur le thème "Réaliser les Objectifs de Développement du Millénaire : le rôle de l'Éducation au développement", qui aura lieu du 26 juin au 2 juillet en Slovaquie. Ouvrez les yeux, plus d'informations suivront !

Pour plus d'information : Adam Davies (a.davies@deeep.org), Responsable Plaidoyer de DEEEP.

Source: CONCORD Flash - Mars 2007.

Une nouvelle stratégie européenne pour l'égalité des sexes

Dans le cadre de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, la Commission européenne (CE) a présenté sa nouvelle stratégie européenne de promotion de l'égalité des sexes et de renforcement des capacités des femmes dans la coopération au développement. Cette stratégie est nouvelle en ce sens qu'elle s'appuie non seulement sur des principes directeurs concernant la manière d'encourager la prise en compte de la dimension du genre, mais également sur un certain nombre d'actions concrètes dans cinq domaines clés : gouvernance, emploi, éducation, santé et violence domestique. La CE, dans son document, reconnaît également l'importance des budgets dans la promotion de l'égalité des sexes et la nécessité d'insister, dans les documents stratégiques par pays (DSP), sur la sensibilisation aux questions de genre.

CONCORD considère qu'il s'agit d'une initiative fondamentale, prise à un moment opportun qui devrait contribuer à ce que les engagements forts de la Commission européenne et des États membres, pour inscrire l'égalité des sexes au cœur des politiques de développement, soient suivis d'effet. CONCORD a d'ailleurs effectué un certain nombre de contributions au cours du processus de rédaction de ce document.

L'égalité des sexes est un aspect fondamental mais souvent négligé des politiques de développement. Afin de garantir que cette stratégie est effectivement mise en œuvre, il faut surveiller les progrès de la Commission européenne dans ce domaine. CONCORD a déjà écrit à la Commission du Développement du Parlement européen pour lui demander de prendre en compte cette nouvelle stratégie de promotion de l'égalité des sexes dans son suivi et son évaluation de l’action de la Commission européenne, en particulier à travers l'examen des Documents de stratégie par pays. CONCORD met également l'accent sur la nécessité de veiller à la cohérence des politiques pour le développement dans ce processus.

CONCORD est favorable à cette stratégie et suivra de près sa mise en œuvre et les efforts de concrétisation de l'engagement, qu'elle partage avec l'Union européenne en faveur de la promotion de l'égalité des sexes.

Pour plus d'informations : Nathalie Ewing, secrétariat de CONCORD, newing@concordeurope.org

Source: CONCORD Flash - Mars 2007.

Politiques européennes et perspectives pour l'Afrique

Comme en 2006, l'Afrique est le grand thème de l'année. Il était tout naturel que VENRO (la plate-forme nationale allemande des ONG) et CONCORD organisent une conférence internationale sur ce sujet, d'autant plus que c'est le thème principal de la campagne "présidentielle" des ONG allemandes. Environ 250 participants y ont participé. Intitulée "Perspectives pour l'Afrique – Politiques européennes" elle s'est tenue le 12 mars, juste avant la réunion du Conseil informel des ministres du développement qui a eu lieu à Petersberg.

Les discussions se sont concentrées sur les négociations autour des Accords de partenariat économique (APE), l'avenir du partenariat UE-Afrique et le rôle des ONG européennes et africaines. Les intervenants des ONG et les participants ont exhorté le ministre du Développement Wieczorek-Zeul, présent à la réunion, à appliquer des délais moins courts pour les Accords de Partenariats économiques. En effet, il est indispensable de développer des mécanismes afin d’obtenir une répartition équitable des retombées de ces APE et de faire en sorte qu'ils contribuent véritablement à la lutte contre la pauvreté dans les pays ACP.

En vue de leur prochaine présidence de l'Union européenne, les secrétaires d'État portugais et slovène, João Cravinho et Andrej Šter, ont présenté leur programme de développement et les mesures envisagées en matière de cohérence entre les politiques de développement et les autres politiques européennes. M. Cravinho a également évoqué les enjeux du sommet UE-Afrique qui aura lieu pendant la présidence portugaise. La crédibilité et la durabilité de la stratégie commune UE-Afrique ne peut être assurée que si la société civile européenne et africaine est suffisamment impliquée dans son élaboration. Louis Michel a également pris la parole, essentiellement pour critiquer le rôle des ONG dans le processus de prise des décisions et souligner le fait qu'elles ne sont pas légitimes pour s'exprimer sur le plan politique.

Agnes Abuom, du World Council of Churches, et Justin Kilcullen, président de CONCORD, ont réagi avec force et insisté sur l'importance du rôle que les ONG avaient à jouer en Afrique et en Europe en tant qu'agents du changement. Ce rôle est primordial, ont-ils affirmé, pour ce qui est de renforcer les capacités des citoyens, la démocratie, contraindre les gouvernements à rendre compte de leurs actes, et contribuer à l'élaboration des politiques publiques.

Pour plus d’information : Anke Kurat (a.kurat@venro.org)

Source: CONCORD Flash - Mars 2007.

Visitez aussi europafrique.org et le dossier d'Euforic sur l'Afrique.

CONCORD renforce ses liens avec les plates- formes d'ONG latino-américaines

Du 21 au 23 mars derniers, Gérard Karlshausen, au nom du Conseil d'administration de CONCORD, a représenté la Confédération à une série de rencontres organisées à Santiago du Chili par la "mesa de articulación" (table d'articulation) des ONG latino-américaines. Cette initiative regroupe actuellement 12 associations nationales et 4 réseaux régionaux. Etaient aussi représentées les plates-formes française, portugaise, espagnole et belge. Avec leur participation active, la "Mesa" a organisé à l'Université du Chili un remarquable séminaire international sur le thème "cohésion sociale et financement du développement : le rôle de la société civile", auquel a pris part plus d’une centaine de participants.

Ce fut aussi l'occasion de plusieurs réunions de travail qui ont notamment débouché sur deux initiatives entre CONCORD et les plates-formes latino-américaines. Ainsi fut discutée la participation de la confédération européenne au Centre de ressources mis en place à l'initiative de Coordination Sud (France) et d'Acción (Chili) avec le CONGAD (Sénégal) et Vani (Inde). Il s'agit d'un site Web qui devrait être inauguré en juin dans le but de renforcer les synergies et prises de positions communes entre ONG des quatre continents.

Par ailleurs, le principe d'une rencontre entre plates-formes européennes et latino-américaines en septembre à Bruxelles a été adopté et les principales modalités pratiques de cette initiative ont été définies. Elle devrait se tenir le 11 septembre, au lendemain de la rencontre annuelle des plates-formes de CONCORD. Ces deux activités se replacent dans le cadre de la politique de rapprochement de CONCORD avec des structures homologues au Sud telle qu'intégrée dans le plan stratégique.

Source: CONCORD Flash - Mars 2007.

Visitez aussi le dossier d'Euforic sur l'Amérique Latine et l'Europe.